
Ce qu’on entend généralement par « travail sur autrui » en sociologie regroupe un ensemble d’activités socialement instituées qui partagent la caractéristique de viser explicitement à transformer autrui, souvent dans une visée de (re)socialisation, via le traitement de ses troubles, le développement de son autonomie ou sa reconstruction. Dans une perspective de sociologie des professions, le cycle de séminaires 2022-2023 questionne les transformations des métiers du travail sur autrui dans la société de l’autonomie-condition.
Dans cette société où l’individu est postulé déjà autonome (ou ayant en lui le potentiel pour l’être) et où le sujet est souvent perçu comme devant se construire ou s’affirmer contre la contrainte et les « normes », quelles sont les formes légitimes et instituées que prend le travail sur autrui ? Comment les métiers qui visent à transformer autrui peuvent-ils encore faire l’objet d’un consensus et d’une reconnaissance sans lesquels ils ne peuvent prétendre à une efficacité sociale ? Quelles sont les formes valorisées de relation intervenant-bénéficiaire, et qu’en est-il dans la pratique ?